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L'humeur de l'écrivain

Ma mine est revêche mais mon humeur joyeuse.


Je la pose un moment. Elle fume encore… D’où me vient cette bonne humeur impromptue ?


J’ai arraché quelques minutes aux rituels des quotidiens. Quelqu’un progresse sur un chemin pour me relayer auprès de la belle au bois, dormant dans un pipi sobrement épongé. Je l’imagine, pas trop longtemps, contournant les flaques de boue ou faisant de plus longs détours, par les rues, pour arriver bien propre. Je l’espère un peu se perdant par les routes avant que d’arriver chez moi avec un bon retard.


Tout cela n’est qu’un sursis, certes, je le sais, mais il est bel et bon, comme disait la chanson. Ma pointe filait sur son erre allègrement. Elle glissait sans à-coups en suivant son idée, cheminant dans le plan le long des lignes horizontales qui quadrillent de carreaux la page d’un petit carnet.


Puis elle a rebondi à la faveur d’une nouvelle information, cette distorsion de l’espace-temps, ce répit bref, sur une feuille vierge qu’elle vient de remplir complètement.


C’est le plaisir de l’incertain, c’est cette rencontre avec des inconnus, c’est la liberté de l’écriture retrouvée !


J’ai une nouvelle fois galéré pour m’en sortir. Je me suis bagarré avec mon imagination nuit après nuit depuis le début de l’année. Pas question de flancher à l’heure des bonnes résolutions ! Je m’en tire par une pirouette à votre adresse, car vous êtes devenus mes auditeurs comme je suis, au gré des cafés, votre lecteur attentif, attentionné, respectueux, admiratif et dévoué. Qui vous dira ce qui est passé par ma tête avant que de composer ce texte qui ressemble fort à une exégèse en soi ? Les idées avortées déjà perdues au fin fond de ma mémoire et celles qui encombrent les premiers jours de l’année de mon carnet !


Je n’ai pas tordu le cou à ce satané « JE » mais je continue par ce biais mon dialogue avec vous. Nos textes s’entrecroisent et se répondent comme dans une discussion, ne trouvez-vous pas ? J’aurai voulu écrire tout une pièce de théâtre au risque de vous assommer mais ce petit texte me convient tout à fait et suffit à égayer ma journée.


Le répit est consommé. Mis à profit je le crois. Je n’ai pas encore utilisé ma plume ni mon encre de Chine, qui fascinent ma fille, reçus récemment d’un Père Noël compréhensif. J’espère y trouver encore plus de liberté dans mon dessin pour tracer prochainement dans l’espace les hiéroglyphes de la bonne humeur !

Aymeric - 2011

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