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Ou ça?

- Tu y seras ?
- Ou ça?
- Et bien tu sais, à mon arrivée, là-bas ?

- Tu veux dire, chez moi?
- Tes portes sont toujours grande ouvertes, non ?

- C’est vrai.
- Mais moi, tu ne m’attends pas ?

- Non, pas aujourd’hui. Pas cette fois.
- Et si j’ai envie de te rejoindre, moi ?

- Et bien tu attendras.

 

(Silence)


- Que fais-tu, là ?
- Je suis en train de tirer comme un acharné sur ma chaussette droite, tu vois, avant d’aller enfiler mes bottes, en bas. J’irai marcher vers le pont et une fois là-bas, et bien on verra. Peut-être qu’on se retrouvera.

- Et peut-être pas.
- Pourquoi ?

- Parce qui vivra verra.
- Et moi je veux mettre fin à tout ça.

- Fin à quoi ?
- A l’absence désespérée de toi.

- Pourtant, je suis là.
- Ah bon.

- À quoi bon te convaincre?
- De quoi ? Que tu es grand et bon ?

- Il n’est pas question de cela.
- De quoi parles-tu, alors ?

- Du fil invisible qui relie tous les petits riens.
- Et il faudrait que je te dise merci pour ça ?

- De rien.

 

(Silence)


- Tu ne veux pas que j’aille sur le pont, c’est ça?

- C’est toi qui sais, pas moi.
- Je ne sais plus, je ne sais pas.

 

(Silence)


- Et si on restait ?
- Ou ça ?

- Chez toi. Il fait bon, chez toi.
- Va pour aujourd’hui. Et si je te réinvite, tu viendras ?

- Aussi souvent que tu le voudras.

 

Julie Frontenac plagiant JC - 2012

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